«Je suis venu apporter un feu sur
la terre…
…et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » (Lc 12,49)
« Mais le Fils de l’homme quand il
viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8)
Les Sœurs du
Magnificat communient à la passion du Bon Berger :
« Voyant
les gens, il en eut pitié, car ils étaient fatigués et prostrés, comme des
brebis qui n’ont pas de berger » (Mt 9,36)
« Je suis venu pour qu’ils aient la Vie et qu’ils l’aient
en abondance » (Jn 10 ,10)
A sa petite
mesure, notre vocation de "veilleur" (Is 62,6) se situe dans le
sillage de nos "pères dans la foi", les moines-ermites-évangélisateurs de
l’Europe, les saints Martin, Boniface, Colomban, Cyrille et
Méthode, Pierre Damien… ces grands aînés, semi-moines ou ermites assoiffés de solitude à la
recherche de Dieu, et semi-apôtres taraudés par le zèle des foules à
évangéliser.
-Modèles qui
nous dépassent infiniment !
Mais, aux
petites que nous sommes, la Vierge Marie est donnée comme Mère et éducatrice –
Ces
moines-ermites-évangélisateurs suivaient Jésus-Christ et l’Evangile sans l’édulcorer.
Ils s’attachaient à ne pas contrister l’Esprit Saint et vivaient sous sa
motion, disponibles aux appels de Dieu.
*
Bouleversées,
nous aussi, par la soif des jeunes en quête du sens de leur existence, ou par
la difficulté de vivre de nos contemporains, nous puisons notre élan et notre
joie à la source du don de Dieu, par la prière.
La longue
plage de prière et de lecture biblique, du début
de matinée, enracine notre journée dans l’écoute de la Parole de Dieu et la disponibilité
à l’Esprit Saint.
*
Nous vivons
en petite "cordée" (ou laure) de vie monastique semi-érémitique, au cœur de la ville, au plus près de la vie quotidienne des hommes
de ce temps.
Temps d'ermitage |
Nous demeurons en solitude durant la semaine pour les offices, les
repas et le travail. Les dimanches et
jours de fêtes nous avons en commun les offices, le repas et des temps d’échange.
Notre
rythme semi-érémitique intègre avec souplesse des séjours en ermitage et
un jour entier de désert par semaine.
Notre vie
est aussi ouverte sur la ville (messe, temps forts éventuels de la vie de
l’Eglise locale…), sur la campagne environnante (marches…) et sur le monde.
Mais nous veillons à ce que notre équilibre de vie demeure monastique, dans le
respect des appels de chacune (à plus d’évangélisation, comme à plus de
solitude).
*
Notre
travail dans le silence de notre fraternité nous rend disponibles à l’accueil
des personnes qui viennent pour un temps de prière, de récollection,
d’accompagnement, ou qui désirent être réconfortées dans leur foi ou écoutées.
Exceptionnellement,
dans cette vocation évangélisatrice en même temps que contemplative, une petite
part de travail à l’extérieur peut être vécue par une sœur qui y serait
temporairement appelée.
*
Ce type de
vie monastique "ouverte" requiert une formation à la vie dans
l’Esprit et au discernement. Elle suppose, chez chacune, une familiarité avec
la Parole de Dieu aimée, méditée, priée chaque jour, et faite nôtre pour en
vivre.
Elle suppose
également une aspiration authentique à la transparence fraternelle et à
l’obéissance à Dieu. Cette obéissance s’effectue essentiellement à l’égard de notre
livre de vie, des orientations du chapitre et de la prieure.
Par notre
vie d’union à Marie, nous communions à sa soumission amoureuse à la Parole de
Dieu, dans la radicale disponibilité à l’Esprit Saint dont les appels sont
discernés en Eglise. Avec elle, nous servons son peuple dans l’allégresse.
Cette double fidélité du Magnificat n’en fait qu’une : "Heureux qui
est heureux du bonheur de son Dieu".